Nous passons la soirée du 12 février 2017 à flâner dans la ville : Ríohacha n'est pas touristique mais pas déplaisante pour autant à visiter et il y a beaucoup de stands d'artisanat Wayuu sur le front de mer ainsi qu'une longue jetée idéale pour se promener au frais le soir.
Hôtel Ribai à Riohacha : une nuit
Riohacha : lundi 13 février 2017, 8 h du matin
Nous attendons devant l'hôtel notre chauffeur-guide Wayuu promis par Aventure Colombia mais c'est Andrès, un Noir pas plus Wayuu que nous mais assez sympathique au demeurant, qui arrive en 4x4 avec 1/2 h de retard. Il nous annonce tout de go qu'il est hors de question d'emmener nos sacs de voyages avec nous et que nous aurions dû prévoir un petit sac à dos avec juste le nécessaire pour 3 jours car il n'a pas assez de place dans son véhicule. Ce n'était pas vraiment prévu ça ! L'agence ne nous a en effet jamais transmis cette information et nous voilà donc obligés d'acheter de jolis sacs en plastique dans la tienda d'à côté et de faire le tri de nos vêtements sur le trottoir sous le regard amusé des Colombiens ! Le bonheur... Il a fallu ensuite appeler un taxi pour emmener nos gros sacs à l'agence Macuira/Tours-Kai Ecotravel et c'est donc avec 1 h 1/2 de retard que nous prenons enfin la route pour Uribia.
Nous prenons enfin la route, ce 13 février 2017, pour la péninsule de La Guajira et faisons une courte pause à URIBIA, capitale indienne et carrefour commercial de La Guajira située à environ 150 km de Riohacha, pour faire le plein et acheter de l'eau potable pour les trois jours. Dernière ville avant le désert, elle n'est pas du tout touristique et permet de découvrir un peu la réalité de la vie locale, notamment la vente, le long des rues, de bouteilles et bidons de "gazolina de contrebande" (la frontière avec le Venezuela est toute proche...). Une odeur de carburant flotte en permanence dans la région. Nous y passerons de nouveau à notre retour.
Après Uribia, nous longeons la voie ferrée sur laquelle circulent des convois de plus de 100 wagons emmenant le charbon de la gigantesque mine de sel de Cerrejon (la plus grande du monde, une calamité pour la région !) vers Puerto Bolivar puis nous nous enfonçons dans le désert de La Haute Guajira (Alta Guajira), région aride la plus au Nord de l'Amérique du Sud et difficile d'accès. Terre de contrastes, la Alta Guajira est réputée pour la beauté de ses paysages, spectaculaires par leur relief et leurs couleurs, notamment à Punta Gallinas ou Cabo de la Vela, Bahia Hondita.
Déroutant à constater à l'entrée de la Alta Guajira, des enfants ou des familles Wayuus dressent régulièrement des barrages de fortune avec cordes, cables ou chaînes de vélo pour réclamer des friandises, de l'eau ou vendre des crevettes ou leur artisanat : mochilas (sacs) et chinchorros (hamacs) colorés. Ce peuple amérindien vit en effet essentiellement du tissage. Notre chauffeur-guide, qui connaît très bien la Guajira, a amené le stock nécessaire de bonbons et biscuits pour pouvoir passer ces barrages. Mais voir des enfants, quelquefois très jeunes, seuls ou avec leurs parents, mendier ainsi sous un soleil de plomb (avec parfois une certaine agressivité...) au lieu d'aller à l'école est quelque peu choquant. Il faut dire que la Guajira est abandonnée par les pouvoirs publics colombiens et la faim ou la malnutrition y sévissent.
C'est sur le trajet retour Punta Gallinas-Riohacha, mercredi 15 février 2017, que nous faisons une pause déjeuner à Cabo de la Vela. Après un dernier petit déjeuner typique constitué d'un café, d'œufs brouillés et d'une arepa (galette de maïs, recette sur le site de l'agence Tierra Latina) au fromage, c'est avec un petit pincement au coeur que nous quittons tôt le matin Punta Gallinas et la rancheria Luz Mila où nous avons été si bien accueillis. Sur la route, un petit accrochage avec un autre véhicule, trop pressé de redémarrer à un barrage Wayuu et qui abîme le pare-chocs arrière de notre 4x4, nous fait prendre un peu de retard. Nous arrivons vers 13 h dans ce petit village de pêcheurs paisible et isolé qui s'étire au fond d'une magnifique baie et déjeunons dans l'hospedaje-restaurante Apalanchii. La longue plage (8 km) de Cabo de la Vela est très belle mais on ne peut pas s'y baigner car le sable est vaseux. Elle est déserte, tout comme la rue principale, ce qui donne une ambiance un peu particulière au site.
Après le repas, nous allons au Pilon de Azucar pour une petite grimpette de 15/20 mn. Au sommet de ce promontoire pyramidal où le vent souffle très fort (il faut s'accrocher !), nous découvrons un petit autel dédié à la vierge de Fatima et une vue époustouflante sur le désert et la mer. La plage de Kamaishi en contrebas est très jolie et invite à la baignade. Nous aurions aimé en profiter un peu mais nous n'avons pas le temps, il aurait fallu passer la nuit à Cabo de la Vela.
Avant de repartir pour Ríohacha, nous passons par le phare de Cabo pour admirer un autre panorama puis à Punta Ojo de Agua (Œil de l'eau). Cette pointe aux rochers abrupts doit son nom à un petit bassin d'eau douce qui fut découvert là et c'est un site sacré pour les Wayuus. Nous atteignons Ríohacha un peu après 18 h pour récupérer nos sacs à l'agence et reprendre la route avec un autre véhicule direction l'hôtel Maloka Barlovento situé à Los Naranjos, à 35 km de Santa Marta. Nous y arrivons vers 20 h 30, bien fatigués mais ravis de découvrir un écolodge exceptionnel.
Ciénaga, parcs Tayrona & Taironaka
La Guajira, Uribia, Cabo de la Vela