Oman compte environ une soixantaine de wadis, terme signifiant en arabe vallée ou cours d’eau, indissociables des montagnes omanaises et répartis sur tout le territoire. Tantôt étroits, tantôt suffisamment larges pour que les villages se succèdent comme dans le wadi Tiwi, les wadis forment à certains endroits des réservoirs d’eau claire où l’on peut se baigner et le long desquels se développent des palmeraies. Les plus beaux donc les plus connus et visités sont les wadis Tiwi, Shab et Bani Khalid. Petit coup de cœur en ce qui nous concerne pour le wadi Shab que nous avons fait le matin sans trop de monde car il offre une belle randonnée avant d’atteindre les piscines naturelles.
Découverte en fin d'après-midi (et en 4x4 car le canyon est suffisamment large pour être visité en voiture) de ce wadi appelé "Gorge aux neuf villages" pour ses nombreux hameaux traditionnels accrochés à flanc de montagne de part et d'autre de la rivière. La conduite est sportive car la route qui monte en suivant le wadi est large et récente seulement sur une courte première partie jusqu'à Al Hosn village et devient ensuite très très étroite, escarpée et spectaculaire, pour atteindre Harat Bidah et la palmeraie-oasis de Bidah. : pas de quoi se croiser, à peine de quoi faire demi tour et des pentes très raides, émotions garanties… mais le wadi est superbe et aurait mérité d'y consacrer une journée entière !
Accessible à pied après une belle balade d’environ 45 mn pour remonter le cours d'eau et atteindre le premier bassin (petite rando facile mais à faire tôt le matin pour éviter le monde et la chaleur ou alors en toute fin de journée), le wadi Shab (appelé aussi Wadi Al Shab ou Shaab) possède de superbes piscines naturelles propices à la baignade, que l’on découvre à la nage. A l’entrée du wadi, parking gratuit avec toilettes, l’accès se faisant en 2 mn en bateau (de 8 h à 18 h) pour une modique somme mais il est possible aussi de passer à pied au niveau du gué s’il n’y a pas trop d’eau (en portant son sac sur la tête car la personne qui passe sur la photo ci-dessous a eu de l'eau jusqu'aux épaules).
Au bout du dernier bassin, une sorte d'entaille dans la roche extrêmement étroite mène à une grotte et à sa cascade, magnifique ! Pas de maillot de bain ici pour les femmes, nous avons préféré nous faire discrètes en enfilant short (long) et t-shirt, d'autant plus qu'une Omanaise se baignait dans la première partie entièrement habillée et voilée... Des chaussons de canoë-kayak (ou chaussures de bain) sont également recommandés.
Au fond du wadi, on progresse entre les différentes piscines naturelles qui se succèdent en marchand les pieds dans l’eau ou en nageant. A la fin, là où la montagne forme une espèce de cul-de-sac, pour entrer à la nage dans la grotte (qui est éclairée par la lumière du jour), le passage se fait un par un et on n’a pas pied, il faut donc être à l’aise dans l’eau et ne pas souffrir de claustrophobie.
Légère déception en arrivant au wadi Bani Khalid ce mercredi 10 avril après environ 2 h de route de Sur. Pas encore de monde sur le parking mais la première piscine naturelle, située dans la partie basse du wadi à 10 mn de marche (et très fréquentée par les locaux le week-end paraît-il), est un peu trop aménagée et aseptisée à notre goût. Cependant, soyons honnêtes, il faut reconnaître que le site est malgré tout très sympa et que le restaurant, sous la forme d’un buffet permettant de déjeuner rapidement et à un prix raisonnable, ainsi que les toilettes juste à côté bien pratiques pour se changer, nous ont été utiles. Pour vraiment apprécier ce wadi, il faut absolument monter un peu plus haut et s’enfoncer dans la gorge jusqu’au deuxième ensemble de piscines vraiment superbes, avec de beaux rochers blancs (un peu glissants, il faut faire attention et mettre si possible des chaussons…) et une eau turquoise et chaude dans laquelle on se jette sans tergiverser !