Départ vers 9 h du Lac Rose le vendredi 4 novembre pour les villages jumeaux de Joal-Fadiouth, lieu de naissance de l’ancien président Leopold Senghor situé à l'extrémité sud de la Petite Côte juste avant le Sine Saloum, avec un arrêt en chemin pour jeter un coup d'oeil à l'église de l'Epiphanie de Nianing, considérée comme l'une des plus belles d'Afrique, à l'architecture originale en forme de coquillage. La traversée de Mbour, où il y a beaucoup de circulation, s'est faite quant à elle au ralenti.
Joal est établi sur le littoral et Fadiouth est édifiée sur une petite ile artificielle reliée à la terre ferme par une longue passerelle de bois (500 m). L’ile s’est constituée sur des amoncellements de coquillages déposés là au fil des siècles, qui se retrouvent dans la chaussée des rues et sont également incrustées dans les façades des maisons de ce village aux traditions sérères.
Nous avons fait la visite de Fadiouth avec un guide officiel (syndicat d'initiative situé sur la place face au départ de la passerelle) pour se promener tranquillement dans le village sans être importuner par les vendeurs et obtenir toutes les explications concernant l'île, les ponts, les petits greniers sur pilotis et le cimetière mixte (chrétien et musulman). En prime, une pause déjeuner agréable au restaurant le Murex, situé juste à côté du pont menant au cimetière.
Nous avons adoré le Sine Saloum, ce magnifique delta surnommé l'Amazonie du Sénégal pour son exceptionnelle beauté sauvage où cohabitent près de 200 espèces d'oiseaux. Le Sine Saloum doit son nom du fleuve Saloum et de son principal affluent, le Sine. C'est également un bras de mer laissant entrer l'eau salée de plus en plus profondément dans les terres car le débit des deux fleuves est assez lent. Ici la pirogue est reine. Un séjour entre mangroves, palétuviers, bolongs, marigots, charrettes, îlots et authentiques petits villages sur lesquels flotte parfois une odeur de poisson séché... Nous avons passé deux nuits sur l'île de Simal, seule île du Siné Saloum a être reliée à la terre ferme par une digue.
Bel écolodge, un cadre exceptionnel et reposant
Nous sommes enchantés de notre (trop) court mais inoubliable séjour à l'écolodge de Simal, magnifique "bout du monde" du Sine Saloum où l'on se sent si bien. Les cases, très propres, sont charmantes et originales avec leur salle de bain en plein air, le jardin très fleuri et la belle piscine un atout de plus bien appréciable, sans oublier la cuisine, délicieuse !
Quel plaisir de prendre un verre au bord de l'eau, en regardant les enfants amener les chevaux se rafraîchir et jouer dans l'eau avec eux, de pouvoir échanger avec une femme qui vous explique comment pêcher "à la bouteille", de prendre gratuitement les kayaks de l'écolodge pour aller découvrir la mangrove. Un havre de verdure et de tranquillité idéal pour tout oublier et se ressourcer...
Une promenade en kayak dans la mangrove permet d’admirer en toute tranquillité des oiseaux tels que hérons, aigrettes, flamants ou pélicans mais il faut savoir qu'il y a environ 300 espèces d’oiseaux différentes dans le Sine Saloum.
Le soir du samedi 5 novembre, grâce à notre chauffeur-guide Ali, nous avons la chance de pouvoir assister à un tournoi de lutte sénégalaise, ce sport traditionnel très populaire au Sénégal. Entre lutte gréco-romaine et sumo, c'est une vraie passion nationale surpassant le football, particulièrement dans le Sine Saloum chez les Sérères (et aussi en Casamance). Elle fait partie intégrante du patrimoine culturel du pays et se déroule la nuit, dans des arènes de sable. Au-delà de sa dimension sportive, la lutte sénégalaise intègre une dimension culturelle et folklorique car les lutteurs tentent souvent d'intimider leurs adversaires avec le port de gris-gris (les Marabouts jouent un rôle fondamental) ou en adoptant une certaine démarche. Un véritable spectacle ! Et il faut avouer que les chants et percussions pour entrer en transe ainsi que les rituels de préparation mystique qui accompagnent les différents combats nous ont impressionnés. Le combat se pratique à mains nues et se termine dès qu'il y a chute d'un des lutteurs, le gagnant remportant alors de l'argent, du bétail ou d'autres biens. Au Sénégal, les grands champions de lutte sont des célébrités.
Dimanche 5 novembre, avant de rejoindre la Villa sur la Plage à Djiffer et après un saut à la maison natale de Léopold Sédar Senghor, nous décidons de visiter vers midi le passionnant Musée d'Art et d'Histoire des Cultures de l'Afrique de Djilor Djidiack, le MAHICAO.
Ce musée présente près de 500 objets d'art : masques, poteries, sculptures, costumes anciens, bijoux traditionnels... et on apprend plein de choses sur la culture africaine.
Après la visite, nous passons un agréable moment à l'ombre du joli et reposant jardin d'Aïda en nous régalant d'un délicieux repas du restaurant Miam-Miam, qui propose cuisine française et sénégalaise. La carte est variée, les plats bien présentés, la cuisine de qualité et le service agréable. Un bon rapport qualité prix.